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Passer une nuit à la belle étoile… ou tout comme!

Non, ceci n’est pas un vilain poisson d’avril! Je suis bien de retour!
La formation que j’avais débutée il y a quelques mois a (enfin) pris fin, me laissant un peu plus de temps pour moi (sans oublier toutefois les révisions en vue de l’examen).

Et je reviens en cette belle journée printanière pour vous livrer un concept d’hébergement que j’ai découvert il y a 3 mois.

Et il y a 3 mois, nous étions en plein mois de décembre (brrrrr!), alors passer une nuit à la belle étoile, n’y pensons même pas! Sauf qu’il est possible d’y remédier grâce au Carré d’étoiles.

J’ai toujours été attirée par les hébergements insolites (du moins depuis que je suis en âge de choisir moi-même mes destinations vacances ou week-ends) et en cette période de fête qu’est Noël, je souhaitais offrir à mon Valentin un week-end hors de Paris, tout en lui (nous?) faisant réellement plaisir (un week-end, c’est déjà bien, mais si on y ajoute ce truc en plus qui l’intéresse, c’est l’extase… ou presque!). Or, Valentin m’avait appris au début de notre relation apprécier découvrir les étoiles, visiter des planétariums, etc.

Je me suis alors souvenu d’un site Internet proposant un hébergement sortant de l’ordinaire: le Carré d’étoiles, locatif de forme carré (bien évidemment), au toit possédant un dôme transparent par lequel, lorsque nous sommes couchés dans la mezzanine, nous apercevons le ciel et donc… les étoiles (si tant est que le ciel est dégagé)!
Je ne vous fais pas un laïus détaillé sur l’hébergement, je vous laisse le soin de découvrir le tout sur leur site web.

Le Carré n’est pas bien grand, mais plutôt bien agencé: petit coin cuisine, petit salon, coin W.C. et douche (à la façon mobil-home) et la mezzanine avec le couchage et des placards. Une lunette astronomique est mise à disposition pour ceux qui souhaitent pousser l’observation des étoiles un peu plus loin. Et une petite terrasse permet de s’y installer par beau temps.

Le Carré d'étoiles

J’ai emmené mon Valentin au Carré de la Crapaudine, en plein cœur de l’Indre et du parc naturel régional de la Brenne. Autant dire la cambrousse! Mais qu’il est bon de sortir de Paris et de son tumulte de temps en temps!

La Crapaudine est un charmant petit domaine, disposant de chambres et table d’hôte, sis dans une demeure du XVII-XVIIIème siècle. L’accueil y est fort agréable.

Domaine de la Crapaudine

Alors que nous traversons la propriété pour nous rendre au Carré, Valentin s’étonne de cette « chose » installée dans le jardin. Et après y être entré et avoir découvert la « chose » en question, je vois son visage s’illuminer et c’est pour moi le plus beau des cadeaux que d’avoir réussi ma surprise!

Le soir venu, sur les excellents conseils de nos hôtes, nous partons dîner à la ferme-auberge de la Plume Cane. Nous mettons un moment à trouver le lieu, difficilement repérable, surtout en pleine nuit. Nous sommes surpris et gênés de constater que nous sommes (et serons) les seuls clients. Cependant, là encore, l’accueil est au top et le fait que nous soyons justement seuls, le fermier propriétaire des lieux nous réserve une attention aux petits soins. Le repas reste assez simple, mais doté de produits d’excellentes qualités qui en font un dîner d’exception (notamment une volaille directement issue de la ferme). Quand je repense à cette soirée où nous étions comme seuls au monde, à déguster de succulents mets, j’en ai encore l’eau à la bouche et des étoiles plein les yeux! Surtout quand nous rentrons, repus, et nous couchons et admirons alors les étoiles dispersées par milliers… bien au chaud sous une couette!

Au petit matin, le petit-déjeuner nous attend dans la salle à manger de la demeure principale, superbement décorée. Nous nous remplissons le ventre pour entamer la longue journée qui suit, non sans avoir auparavant remercié chaleureusement les propriétaires de leur accueil et de leurs conseils culinaires.

Petit-déjeuner La Crapaudine

Et c’est ainsi, alors que le soleil pointe ses rayons après une nuit pluvieuse, que nous repartons plus heureux que jamais!

Domaine de la Crapaudine, 13 rue Saint-André, 36300 ROSNAY. 02 54 37 77 12.

Ferme-auberge de la Plume Cane, 37 route de la Gabrière, 36290 MEZIERES-EN-BRENNE. 02 54 38 00 97 (un repas complet pour 2 environ 40-50€).

Je m’suis envoyée en l’air!

Entre mercredi dernier et ce mercredi-ci, rien à voir!

Depuis 2 ans maintenant, j’avais reçu une Dakota box. J’ai traîné, traîné, traîné; tellement que l’année dernière, j’ai été obligée de la faire prolonger d’un an (ce qui m’a valu la modique somme de 7€, je crois, pour m’en renvoyer une nouvelle).

Et une fois encore, j’ai laissé filer le temps, en me penchant de temps en temps sur la question, mais sans grande conviction. Pourtant, j’avais très envie de tenter l’ULM. Et dans un cadre particulier, ça pouvait être vraiment chouette!

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Mais comme il m’arrive malheureusement d’être une grande adepte de la procrastination, j’ai remis au lendemain sans arrêt. Bah oui, un cadre particulier d’accord, mais encore faut-il pouvoir s’y rendre! Et là, je suis dépendante de mes parents ou d’amis avec permis (oui, à bientôt 30 ans, je l’avoue, je n’ai pas encore mon papier rose!).

Bref, à force de laisser traîner, je n’avais plus le choix. 3 options s’offraient à moi en sachant qu’en gros, je ne disposais plus que d’une semaine avant que ma Dakota box soit de nouveau périmée.

Option 1: l’option de facilité. Une Balad’Enigm dans Paris. Mais à choisir, quitte à avoir en sa possession une box avec plein d’activités extraordinaires, autant en profiter!

Options 2 et 3: elles se rejoignent. Dans les deux cas, il s’agit d’un baptême de l’air en ULM (mon envie de base). Dans les deux cas également, il faut se rendre en Seine-et-Marne, dans des coins que je connais bien pour y avoir grandi: Mouroux ou Esbly. Mais toujours le problème du transport! Bon, c’est à peu près desservi par les trains de banlieue, mais il faut prévoir un certain temps de marche.

Après avoir étudié ces deux possibilités, je choisis de me rendre à l’aérodrome de Coulommiers-Voisins. J’en ai pour une heure depuis la Gare de l’Est, puis environ 45 minutes de marche depuis la gare de Mouroux.

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Sur le livret Dakota box, il est conseillé de réserver via mail. Ce que je m’empresse de faire lundi dernier avant qu’il ne soit trop tard, en espérant pouvoir avoir une date dans le courant de la semaine passée, le temps étant encore au beau fixe. La réponse est rapide: le vol est prévu mercredi 4 Septembre à 16h. G-E-N-I-A-L!

Et donc, effectivement, entre mercredi dernier et ce mercredi-ci, rien à voir!
Si vous vous souvenez, il y a une petite semaine, le soleil brillait, le ciel était d’un bleu sans nuage, les températures avoisinaient les 30°C. Des conditions idéales pour voler!

Je passe sur le fait que j’ai galéré à me rendre à l’aérodrome à pieds, sous le soleil écrasant, parfois sans le moindre recoin d’ombre… Avec seulement une petite bouteille d’eau… Et des baskets en toile dont la semelle était déglinguée… (#VDM)

Je me suis juste fait peur quand je suis enfin arrivée et que je suis passée par les toilettes: j’étais tellement rouge, j’avais l’impression d’avoir le visage brûlé!!! (horreur, malheur)

Comme j’étais en avance, j’ai eu le temps de reprendre mon souffle et de me détendre avant de m’envoler (au septième ciel?).

Un groupe d’aviateurs m’abordent et me proposent jovialement de les suivre en Savoie. S’ils avaient été jeunes et beaux, oui peut-être; mais dans le cas présent, c’est une autre histoire!

16h: mon pilote attitré m’invite à le suivre. Il m’équipe d’une parka et de deux casques: audio et protection. Et me fournit un cordon pour mon appareil photo.

Je prends place à l’arrière d’un ULM pendulaire, le plus simple qui soit par rapport au multi-axe. Le pilote s’installe et prend les « commandes » (si tant est qu’on peut appeler ça des commandes).

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Et là, j’apprends qu’il est novice (malgré son âge: une bonne soixantaine). D’après ses dires, je suis la deuxième qu’il baptise (si je peux m’exprimer ainsi). C’est drôle, ça ne me fait pas du tout flipper! (I-R-O-N-I-E). Allez, pas grave, je suis une warrior ou je ne le suis pas! Let’s go!!!

Nous avançons sur la piste et d’un coup, le pilote lève son semblant de commande et nous commençons à prendre de la hauteur. Ce décollage m’a surprise. Je n’avais aucune idée de comment ça pouvait se passer.

C’est par la suite assez flippant de constater que nous montons de plus en plus haut, dans ce minuscule engin. Comment se peut-il que nous volions dans trois fois rien?!

Une fois habituée aux sensations, j’observe la campagne environnante, celle qui m’a vue grandir. Ca a un côté émouvant! Et les champs vus du ciel sont bien plus beaux qu’à terre.

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Les sensations reviennent au moment où le premier « looping » s’opère (en fait de looping, c’est un virage très serré): l’ULM est manié de telle sorte à tourner, mais presque comme s’il se couchait sur le côté. J’avais comme l’impression que nous allions plonger tête la première et nous « crasher »!!! Ajouté à cela ma semie insolation, et je me sentais au bord de la nausée!

Mis à part ça, j’ai vraiment apprécié ce baptême de l’air! Et cette sensation de liberté dans les airs, passées les premières appréhensions. J’ai regretté que cela soit si court (environ 10 minutes).

Je ne perds pas espoir de m’envoyer de nouveau en l’air plus longtemps et dans un cadre de rêve: en bord de mer, près du Mont-Saint-Michel ou au-dessus des Alpes!

Concernant les lieux et le personnel, des améliorations peuvent être apportées. Pas de véritable accueil: j’ai débarqué, je ne savais pas à qui m’adresser. Le pilote n’était pas très loquace. Si je ne l’avais pas questionné sur certains points, je n’aurais pas su grand-chose…

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Ecole ULM de Paris, 180 rue Cardinet, 75017 PARIS, 06.82.94.06.01. ecoleulmdeparis@free.fr

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Aérodrome de Coulommiers, Avenue du Général de Gaulle, 77120 MOUROUX.

Mon expérience africaine #2: premiers pas, premières impressions

Lors de mon premier « épisode« , j’arrivais tout juste à l’aéroport de Ouaga, morte de trouille. D’une, parce que j’étais à destination en terre inconnue; et de deux, parce que l’avion avait pris pas mal de retard (je vous déconseille la compagnie Air Algérie si vous ne voulez pas perdre de temps!) et ne pouvant pas prévenir les personnes qui devaient m’accueillir, j’avais bêtement peur de n’y trouver personne!

Retard qui ne s’arrange pas avec les formalités diverses à suivre avant de pouvoir récupérer ses bagages et sortir (enfin) de l’aéroport. Il faut montrer patte blanche concernant les vaccinations, puis remplir une fiche d’immigration avec les moindres renseignements (Dieu merci, j’ai gardé sur moi tous les papiers contenant les coordonnées de l’association). La police d’immigration est intransigeante sur les adresses, les numéros de téléphone et la couleur avec laquelle on a écrit! Je suis bonne élève, alors je n’ai pas le moindre souci, mais j’en ai vu un certain nombre se faire recaler avant moi et devoir tout reprendre à zéro.

Voilà, je suis passée dans les dernières, il est déjà 1h et des brouettes (je devais arriver vers minuit). Maintenant, le stress des bagages: qui n’a jamais eu cette angoisse de ne pas trouver ses bagages sur le tapis roulant?! La chance ne m’a pas tout à fait abandonné: rapidement, mon sac à dos et ma valise débarquent sur le tapis, l’un après l’autre. Je récupère le tout et je file vers la sortie, à la fois soulagée et un brin anxieuse.

Ah, ça y est, j’approche des « accueillants »: il y a du monde, je zieute partout à la recherche d’un indice me signalant mon accueil. Et là, je la vois: la pancarte de l’association qui doit me prendre en charge.

Je rejoins le jeune homme local qui détient ladite pancarte: Wilfried sera donc mon premier contact burkinabé! Il fait partie de l’association, y gère surtout les sorties, a 20 ans et est menuisier de profession (je vous rassure, je n’ai pas su tout ça dans l’instant!).

Arrive à peine quelques secondes après Thiery, un autre membre de l’association, plus ou moins cousin (là-bas, ils sont tous plus ou moins cousins!) du responsable de l’association chez qui je serai logée.

Nous sortons de l’aéroport, il fait nuit et je ne distingue pas tous les détails (un mois plus tard, pour mon retour à Paris, je ne reconnaîtrai rien).

Thiery m’annonce alors que nous partons chez lui et Fabrice (le responsable de l’association), à environ deux kilomètres de là. Nous y allons en moto… Dès qu’il me sort ça, dans ma tête, j’ai tiqué: non, il n’est pas sérieux, on ne va tout de même pas prendre une moto alors que je suis chargée d’un énorme sac à dos et d’une valise?!!! Et pourtant, nous nous dirigeons bien vers le parc à motos (ce qu’ils appellent moto se rapproche du scooter). Wilfried partira seul avec ma valise, je monterai derrière Thiery avec mon big sac. Le temps de nous mettre en place, et c’est parti dans les rues de Ouaga!

Mine de rien, en pleine nuit, il fait frais. Je regrette presque de ne pas être plus couverte! Je profite du fait que nous circulions pour observer tout autour de moi. La circulation est fluide à cette heure, les bords de route désertés par la population. Je vois les échoppes défiler, de chaque côté de la route: coiffeurs, banques, boutiques de téléphonie, etc. J’avoue avoir essayé de repérer les cyber-cafés, afin de pouvoir donner des nouvelles à mes proches. A ce moment, je ressens une sensation de bien-être à l’idée de cette aventure qui commence tout juste.

Nous quittons la route principale pour aborder des chemins de terre et de poussière rouges (la fameuse, celle qui ne me lâchera plus de tout le séjour, mais j’aurai sûrement l’occasion d’en reparler). Et plus nous avançons, plus nous prenons des chemins étroits, de plus en plus inconfortables et de plus en plus encombrés de déchets. Je commence à me demander dans quel traquenard il m’emmène. De plus, nous avons perdu toute trace de Wilfried et je m’inquiète malgré moi pour ma valise (j’ai des tendances parano parfois!).

Enfin, Thiery s’arrête devant un portail. Lorsque je le passe, je découvre une petite maison qui a l’air bien mignonne. La porte s’ouvre laissant apparaître la Mama. Elle m’accueille rapidement, sans chaleur: la pauvre s’est levée exprès pour nous ouvrir alors qu’elle dormait.

****La petite maison sous le soleil burkinabé****

****La petite maison sous le soleil burkinabé****

En pénétrant dans la maison (qui sera la mienne pour les 5 semaines à venir), je ne peux m’empêcher d’être surprise. Je m’étais bien sûr préparée à ne pas vivre le même confort que chez nous, mais ça n’empêche en rien cet effet de surprise. Avec le recul, je pense que j’aurais pu tomber sur bien pire.

Thiery m’accompagne dans la chambre qui m’a été attribuée (celle de Fabrice qui me l’a généreusement léguée le temps de mon séjour). Ils ont pris soin de faire le lit et d’y installer une moustiquaire. J’apprécie cette attention (même si j’avais prévu la mienne et mon Insect Ecran). Je crois bien que la chambre m’a laissée encore plus perplexe que le salon! En comparaison, ce dernier est tout à fait présentable!

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Thiery me laisse le choix de me coucher tout de suite ou de se poser un moment dans le salon. J’opte pour un instant de causette. Nous nous posons dans les fauteuils, il allume la télévision (un vieux modèle tout gros, tout carré, mais la télé!). Il laisse un téléfilm français où j’y reconnais un acteur (je ne me souviens plus lequel, mais en ces premières heures, ça me réconforte: je me sentirais presque chez moi).

Je commence à lui poser quelques questions. Et je commence surtout à voir les moustiques s’affoler autour de moi!!! Après tout ce que j’ai pu lire et entendre, ça me stresse à mort: dans ma tête, je fais direct l’association moustiques-paludisme! J’essaie de tirer sur les manches de mon pull pour me couvrir au maximum! Et autre chose: j’aperçois des cafards qui gambadent sur la table (bon appétit!)…

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Après notre petite discussion, il se fait tard: 3h (4h en France). Avant de me coucher, je veux passer par le petit coin. Je demande par où ça se passe. Thiery m’annonce qu’il faut aller dehors. Un coin est aménagé à côté de l’entrée, sommaire comme je m’y attendais: un simple trou recouvert d’une coupelle. Plus tard y seront associées quelques frayeurs!

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Je prends possession de ma chambre et je me décide enfin à tenter d’envoyer un sms à Mum pour la prévenir que je suis bien arrivée. Bien qu’il soit 4h là-bas, elle me répond immédiatement! Elle a dû être soulagée d’avoir enfin des news.

 Je m’installe dans le lit: AÏE! Le matelas a vécu! Il est fin et tellement défoncé que je sens les lattes sous mon dos et mon derrière! Fabrice m’en reparlera et le matelas sera changé une ou deux semaines plus tard (ouf! parce qu’à la fin, ça ne devenait plus possible, et je suis pourtant capable d’endurer pas mal de choses!).

Je mets un moment à m’endormir. Durant la nuit, j’entends des bruits étranges. Pas au point d’avoir peur, seulement interpellée. Je n’ai jamais su ce que c’était, bien que j’aie posé la question (une bestiole quelconque).

Les maisons ne sont bien entendu pas conçues de la même façon que chez nous. S’il y a des portes, elles sont faites de bric et de broc. Autrement, seul un rideau départage une pièce d’une autre. Et à cela s’ajoutent des trous dans le haut des murs. Bref, si on cherche le silence au petit matin (ou le soir quand on se couche avant les autres), c’est foutu!

J’ai entendu les allers et venues des habitants de la maisonnée, mais je me suis malgré tout rendormie. Je n’osais pas me lever: je ne sais pas si vous avez déjà eu cette impression, quand vous n’êtes pas chez vous, que vous ignorez où se trouvent les choses, etc. J’ai peut-être dû me lever vers 9 ou 10 heures.

Thiery était présent, déjà prêt à entamer sa journée (ils sont très matinaux pour profiter tant qu’il ne fait pas encore trop chaud). Il se propose de me préparer le petit-déjeuner. Je n’ai aucune idée de ce en quoi consiste leur ptit-déj! Ce sera pain beurré et thé. Ca me va, bien que je ne tolère que moyennement le goût du beurre (remplacé par la suite par de la confiture).

Fabrice débarque enfin. J’ai longuement échangé par mails avec lui avant mon départ et j’imaginais un homme d’un certain âge. En réalité, il est aussi âgé que moi. Il prend connaissance de mon arrivée et mon installation, mais Monsieur est affairé et il repart aussi vite qu’il est arrivé (pendant mon séjour, c’est comme si on n’avait fait que se croiser)!

Je m’informe auprès de Thiery de la façon de procéder à la toilette. C’est simple: on se trouve un coin dans le jardin (en lisant « jardin », n’imaginez pas les jardins plein d’herbes bien vertes, mais de la terre sèche), on prend l’espèce de bouilloire et on se débrouille avec ça. Là, je parle d’une toilette sommaire: se débarbouiller le visage et se brosser les dents (en faisant attention de ne pas avaler l’eau…). Pour la douche, je la prendrai chaque soir après avoir fait chauffé l’eau et l’avoir versé dans un seau. J’ai bien fait d’avoir prévu un shampoing sec, parce que pour se laver les cheveux, ce n’est pas ce qu’il y a de plus pratique quand on n’a pas l’habitude (se verser l’eau puisée dans le seau à l’aide d’une petite gamelle).

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La journée se poursuit tranquillement à comater devant la télé. Là encore, quand on n’a pas l’habitude, pas facile d’assimiler le rythme de vie! C’est sûr qu’entre Paris la stressée et stressante, et Ouaga la cool, y’a un fossé incommensurable! A Paris, on court toujours, partout. A Ouaga, on prend son temps. Et les premières journées, sans mes occupations quotidiennes de Parisienne, me semblent bien longues. Une semaine à patienter avant le retour des enfants en classe…

La première journée est marquée par une petite balade dans le quartier. Il fait beau et chaud. Le choc alors que nous sommes au mois de décembre à un jour du Réveillon du Nouvel An! Je découvre la pauvreté des lieux, la misère: les « rues » (peut-être devrais-je dire chemins) sont jonchées de saletés, de détritus. Des animaux traînent en dehors des propriétés: poules, chèvres, chiens (faméliques). C’est clair, je suis dans un autre monde! Je suis outragée et gênée, j’aurais envie de faire n’importe quoi pour changer tout ça!

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En fin d’après-midi, Fabrice refait surface et m’emmène dans l’un de ses QG. On y retrouve des voisins. Passées les premières questions à mon égard, ils se remettent à parler entre eux, dans leur dialecte local: le moré (ou mooré). Nous ne restons pas très longtemps, c’est juste un premier contact avec les autochtones.

Chaque repas est choisi avec soin par Fabrice afin de ne pas brusquer mes intestins. Je mange des spaghettis à la sauce tomate, ou du riz. Les premiers temps, les repas du midi sont achetés dans une échoppe, ceux du soir préparés par la Mama.

Le lendemain, nous attaquons la dernière journée de l’année 2012. Fabrice, outre son activité liée à l’association, mixe dans des bars et restos et en cette soirée de Nouvel An, il a deux soirées à animer. Il m’emmène avec lui toute la journée pour l’installation du matériel chez des particuliers, puis pour ses soirées. D’abord, un resto « français ». Je suis bien accueillie, le repas m’est offert, je discute avec l’un des serveurs. Au bout de 2-3 heures, un de ses collègues vient prendre la relève. Il est super sympa, il me met de suite à l’aise.

Mais Fabrice et moi partons chez les particuliers. C’est chez eux que je ferai la transition 2012-2013. La maîtresse des lieux nous offre à boire et nous propose même de manger un bout. A minuit, les invités viennent nous souhaiter la bonne année et nous taper la bise quand bien même nous ne les connaissons pas (c’est ça la convivialité africaine! Même si là, la majorité était d’origine européenne). On m’invite même à venir danser, mais je suis trop gênée pour ça. Plus la soirée avance, plus il fait frisquet. Je finirai la soirée frigorifiée! Nous rentrons au petit matin et au loin, j’entends l’appel à la prière depuis la mosquée.

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La suite au prochain épisode…

Mon expérience africaine #1: préparatifs

L’idée a fait son chemin. Petit à petit. Une fois en tête, il m’a été difficile de la lâcher. J’avais une envie irrépressible de changer d’air, un besoin intense de me couper de mon quotidien. Je souhaitais plus que tout envisager 2013 autrement.

Oui, l’année 2012 ayant été ce qu’elle a été, c’est-à-dire pourvue de pas mal de galères en tout genre, j’ai voulu balayer tout ça.

Soudain, l’évidence était là: être bénévole sur un projet à l’étranger!

Ma meilleure amie m’a souvent poussée à me dépasser, mais je le sais, je manquais de courage et j’avais peur de m’engager seule dans l’inconnu.
Mais au moment où je remettais beaucoup de choses en question (dont moi-même), vivre une expérience qui sorte de l’ordinaire me paraissait vital.

Fin novembre dernier, j’ai donc appris avec joie que le projet pour lequel je m’étais inscrite m’ouvrait grand les bras! A moi le soutien scolaire aux écoliers africains!!!

Ce choix de mission n’est pas anodin. J’adore les enfants, j’ai commencé à travailler avec eux il y a quelques années déjà, mais pas autant que je le souhaiterais. Ainsi, j’aurais très bien pu opter pour un projet de reconstruction, mais afin de rester cohérente, je me suis dirigée vers une mission qui me permette de rester dans mon domaine de prédilection.

Le mois de décembre a donc été dédié aux démarches diverses et variées: visa et vaccins notamment; et au boulot saisonnier intense pour financer mon voyage.

Pour une première, j’avais décidé de partir seulement un mois. J’ai pris mes billets d’avion de telle sorte à passer le nouvel an loin de chez moi, au soleil: direction Ouagadougou, au Burkina Faso!

J’ai attendu la dernière minute pour prévenir mes proches, surtout Mum! Je la connais bien, je sais comme elle s’inquiète facilement, et je savais qu’il valait mieux la mettre devant le fait accompli!

D’ailleurs, ce n’était pas une partie de plaisir pour moi non plus! J’ai d’abord été enthousiasmée et excitée à l’idée de partir. Plus le départ approchait, plus la pression montait. Je me souviens parfaitement qu’au moment de ma correspondance de Alger à Ouaga, je me suis demandée dans quoi je m’embarquais! Et lorsque l’avion s’est posé à l’aéroport, je me suis mise à frissonner… de peur.

C’était parti pour cinq semaines dans un environnement totalement étranger au mien!

Mal cadré, mais "Bienvenue à Ouagadougou"

Mal cadré, mais « Bienvenue à Ouagadougou »

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Je suis passée par l’association Jeunesse et Reconstruction, 8-10 Rue Trévise, 75009 PARIS, M° Cadet ou Grands Boulevards

 http://www.volontariat.org/

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Consulat Général du Burkina Faso, 112 Rue de Vaugirard, 75006 PARIS, M° Saint-Placide ou Falguière. Visa simple entrée valable 3 mois: 35€.

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Centre médical de l’Institut Pasteur (vaccinations internationales), 209 Rue de Vaugirard, 75015 PARIS, M° Volontaires ou Pasteur.

http://www.pasteur.fr/ip/easysite/pasteur/fr/sante/centre-medical/vaccinations-internationales-medecine-des-voyages